L’arrivée concomitante des nouveaux chefs de juridiction est assez rare pour être saluée. C’est le cas avec l’arrivée d’Emmanuelle Perreux, nouvelle présidente du tribunal judiciaire de Bordeaux et de Renaud Gaudeul, nouveau procureur de la République, installés le 14 février dans leurs fonctions.
Lors de son discours d’installation, le nouveau procureur de la République a indiqué être marqué par deux impressions lors de son arrivée : s’il a été frappé par l’obsolescence du bâtiment (qui devrait faire l’objet d’une rénovation pour travailler dans de bonnes conditions), il a aussi été touché par le très bon accueil des équipes. Faisant allusion aux chiffres de la délinquance, publiés par le préfet et maîtrisés selon lui, Renaud Gaudeul a salué la politique pénale menée par sa prédécesseuse Frédérique Porterie : « opérer une rupture en politique pénale n’est pas pour me déplaire mais ce ne sera pas le cas », a-t-il indiqué.
La situation de Gradignan
Le nouveau procureur s’est également inscrit dans la lutte contre les organisations criminelles et le narcotrafic, priorité présentée par le garde des Sceaux le 27 janvier dernier. Renaud Gaudeul a aussi cité la lutte contre les violences intrafamiliales dans ses priorités. Le nouveau procureur s’est également dit très préoccupé par la situation du centre pénitentiaire de Gradignan, dans un état de « surpopulation carcérale insupportable : un des plus surpeuplés de France et même d’Europe. Ce qui représente une entrave majeure au travail de réinsertion ». Enfin, concernant le budget de la juridiction, celui-ci est préservé mais un meilleur usage des moyens devrait être fait.
Affaires complexes
Quant à la nouvelle présidente, Emmanuelle Perreux, celle-ci a annoncé une juridiction en pleine évolution : « 2025 sera l’année des défis », a-t-elle commenté. Elle s’est également placée dans la continuité de l’ancien président Éric Ruelle, très investi avec ses équipes : « placer l’humain au cœur des préoccupations est prioritaire », a-t-elle préconisé. La nouvelle présidente s’est également inscrite dans la maîtrise des temps et des stocks pour donner du sens dans l’intérêt du justiciable.
Des affaires complexes sont prévues pour cette année 2025, il leur reviendra de trouver la capacité d’anticipation pour éviter des débordements des temps d’audience. « Un chef de juridiction n’est rien sans une équipe d’encadrants », a-t-elle conclu, rappelant son respect pour leur mission, et se réjouissant à son tour de la dyarchie de confiance, harmonieuse et constructive qu’elle forme avec le nouveau procureur.
