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Interview de Patrick Seguin : CCI Bordeaux Gironde, une raison d’être

Réélu confortablement en novembre dernier président de la CCI Bordeaux Gironde, Patrick Seguin se mobilise dans son second mandat pour une présence accrue dans les territoires, et une volonté de faire le lien avec la jeune génération. Malgré un contexte de Covid omniprésent, le président de la CCI souligne le dynamisme de l’économie girondine et l’attractivité grandissante de la région.

Patrick Seguin, CCI Bordeaux Gironde

Patrick Seguin, président de la CCI de Bordeaux Gironde © Atelier Gallien - Echos Judiciaires Girondins

Échos Judiciaires Girondins : Est-ce que la crise du Covid a redonné à la CCI une raison d’être ?

Patrick Seguin : « Je ne sais pas si c’est une raison d’être mais ça nous a donné un coup de booster. Je n’imaginais pas continuer à faire fonctionner une chambre de commerce comme je l’avais connue quand j’étais juste membre. On était seulement spectateurs. On se posait un peu la question, en dehors des missions régaliennes, à quoi on sert ? Deux choses ont fait un électrochoc aux Chambres de Commerce et d’Industrie, mais également aux Chambres des Métiers, c’est la réduction de la ressource fiscale imposée par la loi Pacte, et par Emmanuel Macron lui-même. On a pensé qu’on allait disparaître, puis on a décidé de se remettre en question. On a cherché à faire des économies, à vendre des prestations qui étaient gratuites, on a créé une offre de services marchande qui a de suite marché. Ça a fait un effet booster. Aujourd’hui je dirige l’entreprise Chambre de Commerce. Et puis, l’effet Covid, ça a été le 2e effet de booster, on a fait le job et on continue de le faire. Il y a une reconnaissance de la part des entreprises. C’est notre grande fierté. Nos collaborateurs se sont retrouvés avec des responsabilités et de la reconnaissance. »

 

EJG : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous représenter à la tête de la CCI Bordeaux Gironde ?

Patrick Seguin : « J’ai démarré mon premier mandat en pensant qu’il serait dans l’esprit des précédents présidents, un peu comme une transition. Quelques jours plus tard a débuté la crise des Gilets Jaunes. Puis, avec la crise Covid, Édouard Philippe a déclaré que nous étions le guichet unique du Quoi qu’il en coûte. Un grand chambardement un peu épuisant mais passionnant. On a monté une cellule de crise qui est montée jusqu’à une centaine de personnes pendant les confinements, et qui tourne aujourd’hui entre 15 et 40 personnes, et qu’on réactive en fonction des besoins. On a eu 20 000 contacts en un an. Depuis le 14 septembre dernier, on accompagne les entreprises dans le cas par cas. Pendant cette période, j’ai été sollicité par les grands élus de la Région, comme Alain Rousset ou la préfète, qui m’ont dit que je ne pouvais pas lâcher pendant cette période compliquée. J’ai donc pris ma décision, je me suis représenté, mais pour assurer la transition. »

On a une cellule de crise qui tourne entre 15 et 40 personnes qui est réactivée en fonction des besoins.

EJG : Ce second mandat est donc lié à la crise sanitaire ?

Patrick Seguin : « C’est une continuité, un souhait des équipes et des élus, de préparer l’après. On avait besoin de renouveler les membres, avec un staff un peu passéiste. On a décidé de rajeunir, on a 50 % de nouveaux élus, et 50 % de femmes. Dans le dernier mandat, je faisais partie des plus jeunes et maintenant des plus vieux ! »

 

EJG : 50 % de femmes, cela apporte quelque chose ou c’est juste la volonté d’avoir la parité ?

Patrick Seguin : « Ce n’est pas une question de parité, car je n’y crois pas, il faut juste avoir les compétences. Il ne faut pas mettre une femme parce que c’est une femme. Le quota 32 hommes et 32 femmes, c’est un peu le fait du hasard, et le résultat du fait que, pour la première fois, on a eu plus de 50 % de candidatures volontaires. Dans les anciens mandats, on galérait pour trouver des chefs d’entreprises qui s’investissent bénévolement. Là c’était l’inverse, il a fallu refuser du monde, en particulier sur la métropole. Sûrement parce qu’on a prouvé pendant la crise qu’on faisait des choses. On a de belles pointures sur une liste d’u…