« L’année 2024 sera lourde en procédures », a annoncé Marc Salaün, président du tribunal de commerce de Bordeaux. « Fin octobre, on a atteint 1 477 ouvertures de procédures collectives. C’est déjà un record, contre 1 115 pour l’année 2023 et 979 en 2019 ». La demande de liquidations directes est de 941 en octobre, soit 64 % des demandes, un pourcentage assez similaire avec celui de 2023 alors que cela concernait 55 % des demandes en 2019. « Beaucoup de chefs d’entreprise n’en peuvent plus », remarque le président.
Les secteurs d’activité les plus touchés sont le petit commerce (30 % des dossiers), la construction (15 % des procédures), « Les promoteurs qui donnent des marchés travaux à la construction arrêtent car ils n’arrivent pas à vendre, les chantiers sont arrêtés et ça représente une baisse de 60 % du chiffre d’affaires », commente Marc Salaün. Enfin, 15 % des procédures concernent l’hôtellerie-restauration, « entre les problèmes de personnel et le panier moyen qui s’effondre, il y a une baisse du chiffre d’affaires », souligne Marc Salaün.
En ce qui concerne les procédures amiables : « pour les demandes sociales et fiscales (PGE, etc.), il est possible en mesure amiable d’obtenir un moratoire, mais ça a un coût », prévient Marc Salaün. Le nombre de mandats ad hoc était environ de 65 il y a 4-5 ans, 225 en 2023, et le président estime qu’ils devraient atteindre 300 cette année. « On a beaucoup communiqué sur ce type de procédures, et on voit que ça porte ses fruits », s’est satisfait le président.