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Université d’été du CECA : ode à la robustesse des entreprises

Pour la 30e édition de sa grand-messe annuelle, le CECA a proposé à la dizaine de conférenciers qui s’est succédé sur la scène du château Smith Haut Lafitte de questionner les héritages et les mutations, notamment ceux de l’entreprise.

Université d’été du CECA

© Astrid Gouzik / EJG

« Le 21e siècle  sera celui de la robustesse ». Démonstrations implacables à l’appui, le biologiste Olivier Hamant, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) au sein de l’École normale supérieure de Lyon, a captivé le public venu en nombre pour cette 30e édition de l’Université d’été du CECA, organisée au château Smith Haut Lafitte à Martillac, le jeudi 29 août. L’intervention précédente, assurée par l’économiste Timothée Parrique, sur le thème de la décroissance, avait reçu un accueil plus nuancé.

Contre la performance

À la racine de la démonstration d’Olivier Hamant, un questionnement : l’obsession humaine pour l’optimisation (du vivant et des ressources naturelles notamment) afin d’augmenter les performances est-elle viable ? « Cela peut fonctionner dans un monde stable et abondant en ressources, or nous vivons actuellement dans un monde fluctuant. La seule question que nous devons nous poser est comment nous adapter dans un monde fluctuant ? C’est ce que font les êtres vivants depuis des millions d’années », a argumenté Olivier Hamant.

« La robustesse du vivant se construit contre la performance ».  Une assertion téméraire devant un parterre formé de chefs d’entreprise venus de toute la Nouvelle-Aquitaine. Pourtant le biologiste l’affirme : le modèle de robustesse du vivant peut (et doit) être appliqué au modèle entrepreneurial.

Stress tests

Et d’esquisser les premiers pas que pourraient faire les entreprises : faire un audit interne de robustesse de votre organisation. « Si votre modèle économique repose sur un seul composant fabriqué en Chine, que se passe-t-il si la Chine envahit Taïwan ? Qu’advient-il si la moitié de mes salariés est en arrêt maladie ? », égrène-t-il. « Il faut passer du temps sur les questions plutôt que de chercher des réponses toujours plus rapides ».

Cette première journée de conférences s’est ensuite poursuivie avec une intervention de Caroline Lair sur l’intelligence artificielle et de l’ancien joueur de rugby Vincent Clerc sur le thème de l’héritage du rugby : leadership, cohésion et performance. Ce vendredi 30 août, le cycle de conférences a démarré avec le philosophe Charles Pépin et a été clôturé par l’intervention l’écrivain Sylvain Tesson.

 

Pour en savoir plus : Antidote au culte de la performance, d’Olivier Hamant, Tracts Gallimard.

La troisième voie du vivant, d’Olivier Hamant, éditions Odile Jacob