Couverture du journal du 17/07/2025 Le nouveau magazine

Vins de Bordeaux : Recrutement, un marché dynamique

À l’instar d’autres secteurs économiques, le monde du vin profite de la croissance économique. C’est ce que nous révèle Jérémy Sarthou, dirigeant fondateur du cabinet bordelais Sarthou & Associés qui a publié dernièrement deux études sur la rémunération des cadres et leurs motivations à s’engager dans ce secteur viti-vinicole toujours attractif en France et en particulier en Gironde.

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Jérémy Sarthou, dirigeant fondateur du cabinet bordelais Sarthou & Associés © Atelier Gallien - Echos Judiciaires Girondins

Echos Judiciaires Girondins : En tant que dirigeant du cabinet de recrutement Sarthou & Associés, vous avez produit deux études, dans quel cadre ?

Jérémy Sarthou : « On a fait 2 études, la première il y a 2 ans, juste après le Covid. On a identifié 10 postes, et appelé 1 000 personnes, on a fait parler les chiffres, on a appelé tous les conseils : le CIVB, et les organismes équivalents en Bourgogne, en Alsace, et on a fait la moyenne. Il ressortait qu’après un premier trimestre gelé, nous assistions à une légère reprise à la rentrée 2020 et que les entreprises s’adaptent aux nouvelles clientèles et secteurs de distribution. Notre nouvelle étude, sortie à l’automne 2021, s’intéresse aux motivations des collaborateurs. On a fait une enquête avec 2 pools de candidats à interroger pour connaître leurs attentes après le Covid : plus de télétravail, être plus près de leur famille, avoir plus de sens, tout un tas de choses. Ensuite on a interrogé un pool de dirigeants pour voir ce que eux étaient prêts à consentir. »

 

EJG : Dans votre étude de rémunération, il ressort que les cadres du secteur du vin sont majoritairement des hommes…

Jérémy Sarthou : « Ça se féminise beaucoup, mais tout dépend des secteurs.

On a des postes en marketing qui sont très féminins. Sur les postes de commerciaux, la parité commence à être très nette, sur des postes de commerciaux exports en particulier. Sur les postes de direction export, c’est encore très masculin. Tout comme les postes de direction générale. Ces postes de commerciaux exports sont très valorisés et débouchent souvent sur les postes de direction, export ou générale. On le voit beaucoup à Bordeaux, en Champagne. Donc la parité va s’installer. »

 

EJG : Y a-t-il beaucoup d’échanges d’une région à l’autre ?

Jérémy Sarthou : « Oui, on a des Champenois, des Bourguignons qui viennent à Bordeaux, ou à Paris, des Cognaçais à Bordeaux. Il y a des régions où l’attractivité est plus compliquée, comme l’Alsace ou la Bourgogne. En Champagne, c’est finalement assez facile car vous êtes à 45 minutes de la capitale, donc on place beaucoup de candidats basés à Paris. On a aussi de plus en plus de sociétés bordelaises ou bourguignonnes qui vont nous demander de placer un candidat à l’étranger : aux États-Unis, en Asie, de manière à être plus proche des marchés. Pendant le Covid, quand ils ont fermé les frontières, ça permettait de poursuivre le travail de prospection. On a aussi des boîtes d’autres régions qui investissent dans une boite de négoce et qui demandent des candidats hors Bordeaux. Et en parallèle, d’autres boîtes extérieures veulent des profils bordelais parce qu’ils ont une bonne connaissance du marché asiatique. Historiquement, Bordeaux vend des vins de Bordeaux. Sur 350 négociants, la compétition monte. Ils élargissent leur portefeuille avec de très grands vins étrangers qui arrivent sur la place de Bordeaux avec des bureaux de représentation, qui veulent que leurs vins ou spiritueux soient distribués par la place de Bordeaux. C’est très nouveau aussi. Pendant un temps, on disait que le négoce était mort, que les propriétaires voulaient vendre en direct. Mais ces grands propriétaires, qui font la tournée des négociants, après ils vien…