Couverture du journal du 17/04/2025 Le nouveau magazine

CHU de Bordeaux : rester leader

INTERVIEW. Le nouveau directeur général du centre hospitalier universitaire de Bordeaux, Vincent-Nicolas Delpech, a pris ses fonctions fin 2024 avec de grandes ambitions pour renforcer la place de leader de l'établissement sur le plan régional, national et européen, dans ses trois missions fondamentales : le soin, l'enseignement et la recherche. Mais aussi pour reconstruire, d’ici à 2037, l'hôpital le plus vétuste de France, avec une enveloppe de 1,4 milliard d’euros.

Vincent-Nicolas Delpech, CHU de Bordeaux

Vincent-Nicolas DELPECH, directeur général du CHU de Bordeaux © Louis Piquemil - Echos Judiciaires Girondins

Échos Judiciaires Girondins : Le CHU de Bordeaux, dont vous avez pris la direction générale fin octobre 2024, a obtenu début 2025 la certification avec mention « haute qualité » des soins de la Haute autorité de santé (HAS). Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Vincent-Nicolas Delpech : C’est une très belle reconnaissance du travail quotidien que réalisent les 15 000 professionnels du CHU. Ce label décerné par l’HAS, obligatoire, est une certification intelligente et exigeante de la démarche continue de qualité des soins et de l’organisation générale, bâtie sur un référentiel s’appuyant sur l’expérience patient. En obtenant la plus haute certification, les équipes du CHU ont montré leur mobilisation, après un épisode difficile en 2023. C’est aussi la démonstration qu’il n’y a pas eu de rupture dans la gouvernance du CHU, dont la direction générale est restée vacante pendant près de neuf mois. Le directeur général adjoint, Alexis Thomas, a réalisé l’intérim, en binôme avec le Dr François Rouanet, qui a assuré la présidence de la commission médicale, tout cela en lien avec les doyens.

 

EJG : La qualité des soins est là. En revanche, à votre arrivée, vous avez dit avoir été « frappé par la vétusté » du CHU…

V.-N. D. : C’est l’énorme paradoxe du CHU de Bordeaux : il excelle en soins, recherche et innovation, comme en atteste le classement du Point (ou celui du magazine américain Newsweek, qui a classé Pellegrin à la 75e position au niveau mondial, NDLR). Mais le CHU de Bordeaux est aussi l’hôpital le plus vétuste de France. Et même si j’avais été averti, je ne vous cache pas que certaines visites m’ont surpris. Heureusement, il existe un projet de reconstruction de l’ensemble du CHU, c’est une exigence absolue et on ne peut pas perdre de temps. Les opérations ont démarré, avec des rénovations et la construction de nouveaux bâtiments prévues de façon déterminée et séquencée jusqu’en 2037, grâce à un financement des pouvoirs publics qui s’élève à 1,4 milliard d’euros.

Des rénovations et la construction de nouveaux bâtiments sont prévues jusqu’en 2037

 

EJG : Que prévoit ce plan de reconstruction ?

V.-N. D. : Ces opérations colossales ont débuté par la reconstruction du lactarium, le seul de France à assurer une production de lait maternel lyophilisé pour les territoires d’outre-mer. Elles vont se poursuivre par la création d’un bâtiment dédié à l’Institut de biologie et pathologie, ainsi qu’un centre dédié à la cancérologie et un pôle urgences, à Haut-Lévêque. À Pellegrin, nous allons construire un bâtiment dédié à l’ORL et à l’ophtalmologie, entièrement à refaire et agrandir le service des urgences, et rénover l’emblématique Tripode. À Xavier-Arnozan, nous allons construire un bâtiment dédié à l’odontologie. Enfin, nous reconstruirons un bâtiment dédié à la santé mères-enfants, rénoverons l’hôpital Saint-André et l’Ehpad de Lormont et agrandirons l’Hôpital des enfants.