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CJD : À l’école du dirigeant

BORDEAUX - Le centre des jeunes dirigeants (CJD) de la section Bordeaux réunit 110 dirigeants autour de problématiques telles que le bien-être du dirigeant, sa formation et la performance globale de son entreprise. Le 20 juin prochain, le CJD Bordeaux organise sa soirée prestige « Aller au bout de ses rêves » au Rocher de Palmer.

CJD Bordeaux, Célia CHEVALIER, Thomas BERBINAU

Célia CHEVALIER, membre CJD, copilote de la soirée Prestige et Thomas BERBINAU, président du CJD Bordeaux. © Odile Seiter

« J’étais devenu le plus gros danger pour ma boîte. » En 2019, Thomas Berbinau, actuel coprésident du CJD Bordeaux jusqu’en juillet, était proche du burn-out. Il consacrait la plus grosse partie de son temps à son entreprise, Lidis, grossiste en produits alimentaires pour les commerces de proximité. « J’étais tellement à fond dans mon entreprise que si je venais à manquer, elle aurait coulé. Je me sentais expert mais pas dirigeant. »

Sa rencontre avec un membre du CJD lui fait l’effet d’un détonateur : « Je l’ai trouvé très pertinent. Je me suis rendu compte qu’une entreprise n’avait pas seulement pour objectif d’être bénéficiaire, mais aussi de mener d’autres projets sociaux, sociétaux, environnementaux. Une entreprise, ce n’est pas seulement une réussite économique, mais aussi une réussite humaine. Ça a complètement changé la donne ! »

C’est ainsi que Thomas Berbinau a totalement restructuré Lidis qui est passé de 36 millions de CA en 2019 à 80 millions en 2023 : « J’ai réussi à prendre de la hauteur et à améliorer les conditions de travail de mes collaborateurs ».

Performance globale

L’un des objectifs du CJD est de prendre soin du dirigeant. « Grâce à tout ce travail sur moi, sur l’organisation de l’entreprise, grâce aux formations que j’ai suivies, j’ai réussi à passer des caps pour accepter de déléguer, et ça fonctionne. Le CJD met l’économie au service de l’homme et du vivant », remarque-t-il.

C’est aussi un lieu d’échanges entre pairs. « J’ai trouvé un lieu où je pouvais discuter de manière simple et authentique avec d’autres dirigeants. » Autre spécificité, le CJD n’est pas un lieu de business : « On ne vient pas échanger des cartes de visite, ça change beaucoup la donne par rapport à d’autres réseaux », précise Thomas Berbinau.

Mais pour lui, le CJD c’est avant tout l’école du dirigeant. « On accède à un panel de formations qui vont du développement personnel au développement professionnel qui permettent de prendre de la hauteur sur notre posture de dirigeant, de manager, sur notre stratégie d’entreprise avec ce qu’on a développé et qu’on appelle la performance globale. »

CJD Bordeaux

Lors de la précédente soirée Prestige en 2019 © CJD Bordeaux

110 dirigeants

Le CJD, fondé en 1938, regroupe 6 000 dirigeants en France. Le CJD national, basé à Paris, chapeaute 17 régions. Sur le territoire de l’ancienne Aquitaine, 9 sections sont présentes et 500 JD, dont le CJD Bordeaux qui réunit 110 dirigeants métropolitains, auquel s’ajoute le CJD du bassin d’Arcachon qui en compte une trentaine. Le CJD Bordeaux est actuellement coprésidé par Thomas Berbinau et Ludivine Leclercq. À noter que la présidente Aquitaine, Quitterie Idiart, deviendra en juillet la présidente nationale.

« Au CJD, on ne candidate pas pour la présidence, c’est l’ensemble des dirigeants qui vote pour une cooptation qui doit représenter au moins 25 % des suffrages. » Les mandats de 2 ans ne sont pas renouvelables. Une nouvelle coprésidence sera ainsi élue en juillet pour la section Bordeaux.

Et pour être JD il faut être jeune alors ? « On a des JD de 50 ans qui viennent de monter leur boîte, c’est dans l’esprit », sourit Thomas Berbinau. « Mais pour être élu président il faut avoir moins de 46 ans. »

Réseau partisan

Le CJD compte 3 actions fortes pendant l’année. Il se réunit chaque mois en plénière, autour d’un intervenant sur des thèmes variés : le recrutement, l’IA, le management, la permaentreprise. Chaque membre participe à une commission, groupe de travail de 10 personnes qui change chaque année, autour d’un thème : « sur l’intelligence cognitive, l’entreprise à mission, le codéveloppement… »

La 3e action, c’est le forum formation qui dure deux jours, proposé trois à quatre fois par an, « ça concerne du développement personnel (le dépassement de soi…) ou professionnel (l’analyse de bilan financier, etc.) ».

Mouvement apolitique, le CJD est partisan et tourné vers l’orientation : « Il est précurseur sur la semaine de 4 jours et investi dans la défense de la planète, la RSE ».

CJD Bordeaux

Conférence des CJD à Darwin © CJD Bordeaux

Au bout de ses rêves

C’est le thème de la prochaine soirée organisée par le CJD Bordeaux au Rocher de Palmer qui réunira 650 convives le 20 juin prochain. Animée par les speakers Marie-Amélie Le Fur et François-Xavier Demaison, elle reviendra sur leurs deux itinéraires inspirants. Ainsi, Marie-Amélie Le Fur, qui a été amputée d’une jambe après un accident de la route, est devenue athlète médaillée paralympique, tandis que François-Xavier Demaison, ancien financier a quitté New York après les attentats du 11 septembre pour devenir acteur et est également à la tête d’un vignoble. Leurs interventions seront suivies de pitches de 4 membres JD, de 5 minutes chacun. « La soirée Prestige, explique Célia Chevalier, coorganisatrice et membre CJD depuis 10 ans, est l’occasion pour nous de faire rayonner le mouvement, de partager nos valeurs que sont le partage, l’entrepreneuriat, la transmission, pour mettre en place des projets d’entreprise. » Créatrice de Pépite SC, Célia Chevalier aide elle-même à la création d’un réseau d’accompagnement et à la réalisation professionnelle. « On peut se sentir isolé quand on est chef d’entreprise, remarque-t-elle. Le CJD permet d’en discuter et de dénouer des problèmes. À travers ces connexions et ces échanges, il permet de s’inspirer et de s’élever. »