Pour tous les acteurs de la construction, l’acronyme BIM (Building Information Modeling) évoque une innovation digitale, cependant sa signification réelle demeure floue pour nombre d’entre eux. En effet, le BIM est souvent simplement associé à la modélisation 3D d’un bâtiment, or le processus collaboratif et les aspects structurels de ces maquettes sont généralement largement ignorés. Cette méconnaissance conduit certains acteurs du BTP à écarter cette innovation du fait de sa complexité supposée et surtout d’une résistance au changement qui repose sur une pratique conservatrice du métier. Une posture réfractaire qui perdure dans un écosystème pourtant bien connu pour ses retards de livraison, dépassements de budget et pratiques énergivores…
Or, face aux enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés, le BIM a tout son rôle à jouer dans la gestion durable du cycle de vie d’un actif. À son plein potentiel, il devient un levier majeur pour mieux construire, mieux piloter et mieux échanger dans le monde de la construction. Encore faut-il le maîtriser pour comprendre en quoi le BIM peut contribuer à la transition écologique.
Une maquette numérique
Le BIM, acronyme anglais de « Building Information Modeling », se traduit par la « Modélisation des Informations de la Construction ». Il s’agit concrètement de l’« utilisation d’une représentation numérique partagée d’un actif bâti, pour faciliter les processus de conception, de construction et d’exploitation de manière à constituer une base fiable permettant les prises de décision » (norme NF EN ISO 19 650). Autrement dit, une méthodologie de travail organisée autour d’une maquette numérique, qui contient des données structurées tout au long du cycle de vie d’un actif, de sa conception à sa démolition ou reconversion. Ce terme s’applique aux bâtiments et s’étend aujourd’hui à d’autres actifs comme les infrastructures ou les espaces publics.
Une vingtaine d’usages du BIM
De nombreux guides font état d’une vin…