« Qui peut faire de la voile sans vent ? » a bercé l’enfance de nombre d’entre nous, nous enseignant combien nos compagnons de route sont essentiels. Comme la mer autrefois, l’entrepreneuriat attire aujourd’hui de nombreux aspirants, souvent motivés par le désir de liberté et d’indépendance.
Mais derrière l’image d’Épinal d’un entrepreneur idéalisé, les exigences du quotidien rappellent les dirigeants à une réalité plus prosaïque. Ils doivent se confronter à une série de défis, auxquels ils sont bien souvent insuffisamment préparés, que ce soit pour les anticiper ou pour mettre en œuvre les actions correctrices indispensables. On pourra souligner ici les déboires rencontrés lorsqu’il s’agit de recruter puis de fidéliser des collaborateurs versatiles. On pourra également citer l’incapacité de certains entrepreneurs à gérer la complexité administrative et la constellation d’interlocuteurs au sein de l’environnement d’affaires, dont la bonne connaissance facilite pourtant le développement de l’entreprise.
Parmi les nombreuses relations nécessaires au cheminement entrepreneurial, les banquiers jouent évidemment un rôle crucial. Autrefois partenaires proches des entrepreneurs, ils sont désormais questionnés dans ce rôle par des décisions de plus en plus automatisées, dictées par des algorithmes et des feuilles de calcul. Entre des entreprises sans entrepreneurs et des banques sans banquiers, on ne peut que se demander comment rétablir un meilleur équilibre entre ces deux partenaires d’affaires.
Des entrepreneurs non gestionnaires
Beaucoup d’entrepreneurs se lancent dans l’aventure avec l’idée de créer, d’innover et de se libérer des contraintes du salariat. L’indépendance est alors pensée comme un eldorado permettant d’échapper aux embarras et de s’approprier d’avantage de valeur créée. Exit les contraintes hiérarchiques ou organisationnelles et les charges indues, le néo-entrepreneur peut désormais porter librement son projet et laisser place à son talent.
Pourtant, la gestion quotidienne d’une entreprise nécessite un état d’esprit et des savoir-faire, dont la portée n’a pas été toujours pleinement mesurée par le néophyte. C’est particulièrement le cas des compétences administratives pour gérer les contrats, suivre les activités courantes de l’entreprise, sa trésorerie, ses comptes ; c’est encore le cas en gestion…