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Eysines : Bassins Atypiques, le charme des piscines urbaines

Créée en 2019 par Anthony Manieu pour répondre à une explosion de la demande sur Bordeaux, l’entreprise Bassins Atypiques a fait des piscines citadines sa spécialité. Devenue une référence pour relever le défi des accès difficiles, elle propose des prestations haut de gamme et des innovations brevetées.

Pour ce projet réalisé au coeur de Bordeaux, un escalier d'angle-banquette a été créé dans ce bassin de 6 m par 2,7 m. Les margelles sont de type Montignac. © Bassins Atypiques

La spécialité de Bassins Atypiques, ce sont les petites piscines urbaines de moins de 10 m2 en matériaux nobles, réalisées dans des espaces difficiles d’accès. Créée en 2019 par Anthony Manieu, pisciniste et dirigeant d’Aquitaine Piscines et Finitions, entreprise de construction de piscines classiques, la filiale Bassins Atypiques naît d’une explosion de la demande à Bordeaux, à partir de 2015. « Dans cette ville d’échoppes, les terrains sont exigus et difficiles d’accès. Personne ne voulait le faire, nous en avons fait notre spécialité ! », explique-t-il. Avec une cinquantaine de projets par an, facturés entre 25 000 et 75 000 euros, Bassins Atypiques pèse aujourd’hui 70 % de l’activité du groupe, dont le chiffre d’affaires s’est élevé à 3 millions d’euros en 2023. « Métier de niche, avec très peu de concurrents au niveau national », rappelle le dirigeant de 37 ans, la construction des petits bassins urbains en terrain complexe nécessite en effet « une expertise en bâtiment, en mesure des risques, en optimisation de l’espace, estimation des coûts et sur la gestion des accès difficiles », énumère-t-il. Capable de creuser une piscine en entrant par la porte et en traversant une maison, grâce à une flotte de petits engins spécialisés ; l’entrepreneur et son équipe de 10 artisans réalisent également des terrassements manuels, avec évacuation au seau, en passant par des soupiraux par exemple.

Revêtement breveté

Au-delà des difficultés, qu’aime relever l’entrepreneur originaire du Médoc, les bassins de petites tailles lui permettent de proposer des prestations haut de gamme, « dans des lieux classés ». Avec des matériaux nobles, comme les zelliges d’Indonésie, les pierres naturelles de Bali ou de Shanghai, les margelles de Montignac ou en ardoise, les terrasses en bois exotique ipé, mais aussi des équipements tels que chauffage, spas, balnéothérapie, système de nage à contre-courant, volet immergé, terrasses suspendues ou mobiles, ou encore jardinières. « Nous avons aussi des partenaires comme Jardin d’Échoppe ou In-Vivo Paysage pour la partie paysagère », précise Anthony Manieu, qui propose des finitions complètes. L’entrepreneur a également breveté un revêtement inédit pour ses bassins en structure parpaings et membrane armée (ou liner) garantis 10 ans : « le Fond carrelé® ». « Il nous permet de combiner la piscine en membrane avec l’aspect esthétique du carrelage. Un béton fluide est coulé sur la membrane, dont on ne carrelle que le fond, jointé à l’époxy », décrit-il. Personnalisable avec une variété de motifs et de textures, ce Fond carrelé® permet de proposer des matériaux haut de gamme à moindre coût. « Nous avons également créé une écomembrane de couleur « corde » avec l’équipementier BWT, issue de matériaux biosourcés, que je présenterai au Salon international Piscine Global Europe en novembre, à Lyon. Elle donne aux piscines un côté bassin romain, qui rappelle aussi la pierre de Bordeaux, qui fonctionne très bien », confie Anthony Manieu. Bassins Atypiques équipe par ailleurs ses piscines de filtres à cartouche pour limiter la perte d’eau et de pompe à vitesse variable pour les économies d’énergie.

« À Bordeaux, les terrains sont exigus et difficiles d’accès. Personne ne voulait le faire, nous en avons fait notre spécialité ! »

Baisse de chiffre d’affaires

Pénalisée par les nouvelles règles d’urbanisme dans Bordeaux (l’obligation de déclarer les bassins de moins de 10 m2 et la limitation de l’imperméabilisation des sols), la conjoncture économique et la météo capricieuse, Bassins Atypiques devrait être amputée d’un tiers de son chiffre d’affaires en 2024, alors qu’il avait doublé chaque année depuis 2015. « J’ai dû alléger mes charges fixes, vendre certains engins, etc. De nombreux constructeurs de piscines sont en difficulté, je suis très vigilant », confie Anthony Manieu. L’entrepreneur, qui a déjà creusé près de 500 bassins dans Bordeaux et un millier sur Bordeaux Métropole, va continuer d’innover pour rester une référence. « Je veux développer mon concept de Fond carrelé® en B2B pour d’autres piscinistes d’ici 2025 », dévoile le dirigeant, qui songe également à une expansion géographique. « Partout où il y a des échoppes, dans les grands ports, les centres-villes, nous avons une carte à jouer. Nous allons donc essayer de nous développer à La Rochelle, plus largement en Nouvelle-Aquitaine et pourquoi pas ailleurs ensuite », se projette le dirigeant, qui a déjà des chantiers à Royan, sur l’île de Ré et dans les Landes.

Une équipe de « vaillants » apprentis

Diplômé de la première formation professionnelle aux métiers de la piscine en 2004, Anthony Manieu est passionné par son métier mais aussi par sa transmission. « Moi, je suis parti de rien. Je voulais m’entourer de jeunes vaillants qui veulent s’en sortir. Je veux les aider », affirme-t-il. Parmi les apprentis qu’il a accueillis dans son entreprise, trois ont été médaillés d’or pour leurs savoir-faire dans leur région, dont Alexis Monnot, médaille d’or dans les Landes et en Aquitaine, qualifié pour concourir aux meilleurs apprentis de France. « Nous faisons un métier manuel qui doit être valorisé, car il nécessite des valeurs et de savoir dépasser les difficultés. J’aime l’idée de former et de valoriser mon équipe, car c’est grâce à eux qu’on y arrive », rappelle Anthony Manieu.