Bassens : GT Logistics, nouvelle génération

BASSENS. Un an après le décès d’Éric Sarrat, GT Logistics présente son nouveau directeur général, Philippe Tellier, qui a fait sa carrière durant 20 ans dans l’entreprise. Aux côtés du président Frédéric Ruppli, il détaille sa feuille de route stratégique Cap 2030.

« En 2024 GT Logistics a connu une année de transition. À l’issue d’un travail en profondeur du comité de direction élargi, ont émergé une feuille de route et un capitaine », annonçait, lors de son déjeuner annuel avec la presse début juin, le président de GT Logistics, Frédéric Ruppli. Son duo de transition avec Jérôme Gasquet aura duré une année, durant laquelle l’entreprise de prestations logistiques sur sites industriels a dû asseoir sa stratégie, après le décès de son emblématique dirigeant Éric Sarrat ; faire face à des fins de contrats inattendues ; et réorganiser la gouvernance de l’entreprise, l’ancien directeur des opérations Philippe Tellier occupant désormais la place de directeur général.

« Je suis investi depuis 20 ans chez GT Logistics. J’ai mûrement réfléchi et accepté de prendre ce poste à la fin de la précédente feuille de route. Nous avons fixé un nouveau cap pour 2030 et allons écrire un nouveau chapitre, dans la continuité », assure-t-il. Après deux années de forte croissance, le chiffre d’affaires de GT Logistics a été en recul en 2024, plafonnant à 95 millions d’euros. « Cette nouvelle feuille de route repose sur trois axes qui vont guider notre action. Et doivent nous permettre d’avoir une croissance raisonnée, entre 5 et 10 % par an », annonce Philippe Tellier.

GT Logistics va professionnaliser certains métiers qu’il réalise déjà sur des sites clients, comme l’entretien des conduites de gaz. © GT Logistics

Explorer

Les actionnaires familiaux ont validé ce plan stratégique, dont le premier axe consistera à « explorer ». « La moitié de notre croissance repose sur nos clients historiques. Nous allons essayer de nous développer chez eux par foisonnement, sur des sites existants ou sur de nouveaux sites », explique Frédéric Ruppli, qui dénombre 62 implantations GT Logistics en France. « Notre objectif est d’atteindre 75 % d’activité sur les marchés d’avenir », précise Philippe Tellier. Principalement les industries de process, la défense, l’aéronautique et le nucléaire. En parallèle, l’entreprise procédera à un désengagement progressif du secteur de la distribution, qui a représenté jusqu’à 40 % de son chiffre d’affaires.

Le logisticien, qui emploie 1 300 personnes, devrait voir ses effectifs légèrement diminuer en 2025, en raison de l’arrêt de ses contrats avec les distributeurs Lidl et NTN-SNR, et de la liquidation judiciaire de la papeterie Saint-Michel d’Angoulême. « Nous ne voulons avoir aucun doute sur la pérennité de nos clients. C’est pourquoi chaque nouveau dossier passera dans une matrice avec différents critères, dont la dimension sociétale et environnementale », indique Philippe Tellier. « Nous privilégierons également les sites dont les industriels sont propriétaires et prêts à investir », glisse Frédéric Ruppli.

Nous devons continuer à faire performer nos sites afin d’être en capacité d’investir

GT Logistics prévoit en outre « d’acquérir de nouveaux métiers. Nous allons compléter notre gamme de services chez nos clients, à raison d’un nouveau métier par an. Pour cela, nous allons professionnaliser des métiers que nous faisons déjà, mais aussi procéder par croissance externe », annonce le directeur général.

GT Logistics va rencentrer son activité autour « des marchés d’avenir », aéronautique, défense et nucléaire en tête. © GT Logistics

Transformer

Deuxième axe stratégique de la feuille de route Cap 2030 : « transformer ». « Nous allons transformer nos prestations et la façon dont nous les réalisons. Pour cela, nous avons modifié notre organisation avec l’intégration de la direction de l’excellence opérationnelle au sein du comité de direction », décrit Philippe Tellier.

D’ici à fin 2025, GT Logistics souhaite également disposer d’une feuille de route à cinq ans pour chacun de ses sites logistiques, coconstruites avec les équipes. « Nous voulons prendre les devants, faire des propositions d’évolution qui vont au-delà du cahier des charges de nos clients, quel que soit le niveau d’avancement du contrat », assure le directeur général. Il prévoit aussi de transformer l’ensemble des locaux pour qu’ils répondent aux engagements de qualité de vie au travail (QVT). Et de poursuivre la digitalisation, avec l’amélioration de l’outil interne FollowGT, augmenté d’écrans de contrôle, d’IA et d’IoT pour une meilleure traçabilité sur site.

Pérenniser

Enfin, dernier axe : « pérenniser ». « La rentabilité de l’entreprise est essentielle. Nous devons continuer à faire performer nos sites afin d’être en capacité d’investir », poursuit Philippe Tellier. Notamment sur la réduction de 50 % de son empreinte carbone d’ici à 2030. Un nouveau plan stratégique qui revendique « un héritage préservé, et un avenir réinventé ».