La licorne Mirakl s’ancre (un peu plus) à Bordeaux

Elle détient le second record de la plus grosse levée de fonds jamais réalisée par une start-up française, avec 555 millions de dollars en 2021 – qui avait suivi un tour de table de 300 millions de dollars en 2020. Et tient sa place dans la liste des licornes tricolores, avec une valorisation estimée au-delà du milliard de dollars depuis 2020.

Créé à Paris en 2012 par Philippe Corrot et Adrien Nussembaum, Mirakl est un éditeur de solutions technologiques pour les plateformes de e-commerce, destinées aux entreprises B2C et B2B. « Notre raison d’être est d’aider les entreprises françaises et européennes à se battre à armes égales face aux géants des technologies », Amazon en tête, précise Hugo Weber, vice-président Corporate, Affairs et Impact, et porte-parole de Mirakl.

Hugo Weber est vice-président Corporate, Affaires & Impact, et porte-parole de Mirakl. © Mirakl

Comptant 450 clients dans 40 pays, dont Carrefour, Leroy Merlin, Decathlon, Maisons du Monde, Auchan, la Redoute ou encore Airbus Helicopters, ASOS, H&M Home, Macy’s Inc, l’entreprise emploie 750 salariés à Paris, Bordeaux, Barcelone, Londres, Munich, Boston, New York, Tokyo et Sydney.

Le 16 septembre, Mirakl inaugurait son premier bureau bordelais de 800 m² à la Cité mondiale, dans le quartier des Chartrons. Écoconçu, alimenté à 100 % en énergies renouvelables et avec comme prestataire le Café joyeux, qui emploie des personnes en situation de handicap, le lieu a été imaginé « avec l’idée d’une contribution positive à la société », assure le porte-parole.

Répartis sur 800 m2 à la Cité mondiale, les bureaux de Mirakl à Bordeaux sont écoconçus. © Alisa Obraztsova

Pérennisation

« Nous sommes présents à Bordeaux depuis 2020, où se trouvent une partie des équipes de R&D du Mirakl Labs. En inaugurant nos propres bureaux, nous témoignons d’un changement d’échelle et de la pérennisation de nos activités à Bordeaux. La ville sera le point de rattachement de nos collaborateurs en 100 % télétravail », poursuit Hugo Weber. Bénéficiant ainsi d’une capacité supérieure à la taille de l’équipe actuelle, d’une cinquantaine de collaborateurs, Mirakl espère faire grandir ses effectifs girondins d’environ 15 % chaque année. « Nous souhaitons embaucher 15 à 20 collaborateurs dans les trois ans, sur des profils de data scientist, IA scientist, data architect ou encore développeur », précise le porte-parole de Mirakl, qui prévoit d’intégrer de l’IA dans chacun de ses produits, après la signature d’un partenariat avec OpenAI.

Mirakl veut s’inscrire durablement dans l’écosystème local du e-commerce

Si l’entreprise a choisi Bordeaux pour son second bureau français, c’est aussi parce que la ville « est un vrai centre de compétences sur les métiers du e-commerce, avec des entreprises comme C-Discount, ManoMano ou Back Market. Nous avons déjà des équipes de sous-traitants en local, et souhaitons nous inscrire durablement dans cet écosystème et contribuer à ce pôle d’expertises », assure Hugo Weber. « S’intégrant dans la vie de la cité », à travers son implication dans des associations locales telles que Nos quartiers ont du talent, qui propose du mentorat et du coaching pour les jeunes diplômés issus des quartiers et de la ruralité, Mirakl souhaite également « se rapprocher de French Tech Bordeaux et être active dans l’écosystème tech bordelais », annonce-t-il.

Composée d’une cinquantaine de personnes, l’équipe Mirakl Bordeaux devrait s’étoffer d’une quinzaine de postes en 3 ans. © Alisa Obraztsova

160 millions de dollars d’ARR

Aujourd’hui détenue par la succession d’investisseurs entrés à son capital au fil de ses levées de fonds en série A, B, C, D et E, tels que les business angels Xavier Niel ou Laurent Dassault, et les fonds 83North, Elaia Partners, Felix Capital, Permira ou encore Silver Lake, Mirakl compte toujours ses fondateurs parmi ses actionnaires. Générant un revenu récurrent annuel (ARR) de 160 millions de dollars, reposant sur une projection de ses contrats sur une année pleine, Mirakl est rentable depuis fin 2023 sur son activité historique, Mirakl Platform. L’entreprise au global n’a cependant pas atteint la rentabilité, « tout étant réinvesti sur de nouveaux services et métiers », détaille Hugo Weber.

Mirakl est rentable depuis fin 2023 sur son activité historique, Mirakl Platform

Mirakl a ainsi signé un partenariat avec Havas et racheté le spécialiste français de la personnalisation de l’expérience clients pour créer un géant de la publicité ciblée, Mirakl Ads. Et propose un nouveau service de paiement intégré, Mirakl Payout. « Les plateformes que nous déployons intègrent l’ensemble des services nécessaires pour développer et pérenniser la vente en ligne. Elles ont généré un volume total de ventes estimé à 8,6 milliards de dollars en 2023 », assure Hugo Weber. « Nous œuvrons à la compétitivité du e-commerce français et européen face à Amazon », conclut-il.