Alga - La médiation créative

Bordeaux - Agathe Taurel et Alice Heurlin ont créé l'entreprise Alga Médiation, un moyen de tisser de nouveaux liens entre les différents acteurs du territoire (politiques, culturels et l'espace public), grâce à la médiation artistique.

Echos Judiciaires Girondins : Que propose Alga Médiation ?

Agathe Taurel et Alice Heurlin : Alga est une société spécialisée dans la médiation et la participation citoyenne. Notre mission est de faciliter le dialogue entre les différents acteurs d’un territoire grâce à la médiation artistique. Nous accompagnons les collectivités territoriales (communes, communautés d’agglomération, départements, régions) dans le développement de la participation citoyenne, principalement lors de projets d’aménagement urbain. Bien que d’autres entreprises offrent des services similaires, notre innovation réside dans l’utilisation d’outils créatifs et contemporains, tels que les films documentaires, la photographie, les dessins vulgarisés et l’intelligence collective. Ces méthodes nous permettent d’engager des publics souvent absents des instances classiques. L’objectif est de collaborer étroitement avec nos commanditaires. Nous travaillons également avec des chercheurs pour vulgariser leurs résultats. Notre raison d’être est de renforcer les liens sociaux !

EJG : Racontez-nous la genèse de votre projet ?

A. T. et A. H. : Nous avons toutes les deux suivi des études littéraires, spécialisées en sciences sociales, géographie et cinéma. Nos chemins se sont croisés à l’université de Bordeaux, en troisième année de licence. Lors d’un projet de groupe, nous avons reçu une commande de Bordeaux Métropole pour valoriser un territoire. Nous avons choisi le quartier de Saige à Pessac, en plein renouvellement urbain, et réalisé un film avec les habitants sur le paysage des tours. Après nos études, nous avons obtenu le statut d’étudiant-entrepreneur via Pépite Nouvelle-Aquitaine, un incubateur régional offrant un accompagnement gratuit mensuel. Puis nous avons intégré le programme Boost des Premières, puis la pépinière Le Campement. Notre entreprise a été créée en 2021. Nous avons reçu quelques subventions, mais ce sont principalement nos clients qui nous ont financés. Nous avons choisi l’autofinancement, ne souhaitant pas adopter le modèle start-up. Notre chiffre d’affaires (non communiqué, nldr) a doublé en 2023 par rapport à 2022. Notre croissance est exponentielle depuis le début de l’année.

Agathe Taurel, Alice Heurlin, Alga Médiation

Alga utilise des outils de médiation créatif, dont l’intelligence collective. © Alga

EJG : À quelle étape de son développement votre entreprise est-elle ?

A. T. et A. H. : Grâce à cette croissance exponentielle, nous avons pu embaucher deux salariés et deux stagiaires (designer, sociologue, urbaniste). La prochaine étape est de pérenniser ces postes afin d’atteindre une équipe de huit personnes. Nous souhaitons également fidéliser notre clientèle avec des projets autour de la métropole bordelaise. Nous quitterons Le Campement fin 2024 et chercherons de nouveaux locaux.

EJG : Comment envisagez-vous les trois prochaines années ?

A. T. et A. H. : Nous souhaitons étendre nos activités au littoral et aimerions développer un projet à l’échelle européenne. Nous envisageons également de créer un espace ouvert au public. Dans le cadre de la participation citoyenne, il existe plusieurs niveaux, dont le cinquième : l’autonomisation, où les citoyens proposent des initiatives. Nous aimerions pouvoir les accompagner dans la réalisation de leurs projets, la création d’un jardin par exemple, en leur facilitant les démarches.