La quête de sens. Une recherche de plus en plus prégnante dans notre société. C’est ce qu’ont ressenti Céline et Jean-Michel Dardour après des carrières respectives bien remplies. Nous sommes en 2016. Lui a été PDG de plusieurs entreprises industrielles. Elle a fait sa carrière dans le marketing et la communication, d’abord en tant que salariée, travaillant pour des multinationales comme des TPE, ensuite avec sa propre agence de communication, puis de wedding planner. « J’avais fait le tour », relate-t-elle.
Ideas to action
En 2016, Céline Dardour organise un voyage en Israël pour un groupe, et, pour occuper les participants, planifie des conférences toutes les fins d’après-midi. Spiritualité, philosophie, histoire, politique… « Ça a fait tilt, s’exclame-t-elle, les gens nouaient des liens, discutaient de sujets intéressants, on apprenait plein de choses, je me suis dit c’est exactement ce que je recherche. »
De retour à Paris, le couple décide de lancer Sense Agency, une plateforme dédiée aux conférences. « Notre base line c’est ideas to action ! On veut du concret, que les conférences apportent aux participants des changements tangibles, dans leur comportement, leur entreprise, leur management. Que ce ne soit pas seulement intéressant. Les conférences qu’on propose doivent faire bouger les lignes. »
Les conférences qu’on propose doivent faire bouger les lignes
Pour commencer ils mobilisent leur réseau, avec seulement une dizaine de conférenciers, parient sur le bouche à oreille, lancent un site internet, créent un logo, achètent des fichiers entreprises qu’ils démarchent, envoient une newsletter. « Tout un travail de start-up », reconnaît-elle. Mais ce qui va vraiment changer la donne, c’est lorsqu’ils décident d’investir en SEO (Search Engine Optimization, NDLR) : le bon référencement booste énormément l’entreprise. C’est aussi à ce moment-là qu’ils décident de quitter Paris et de s’installer à Bordeaux, dans le quartier Saint Seurin.
300 intervenants
Mais Sense Agency travaille dans la France entière, à commencer par Paris qui reste le centre névralgique, en Bretagne, Annecy, la Suisse, la Belgique, et dernièrement une demande d’une agence new-yorkaise, sans oublier Agen et le réseau bordelais qui se développe naturellement. « Nous nous occupons du Medef Gironde, intervient Céline Dardour, et nous avons travaillé également avec la CCI, Engie, le CNAM, le CECA, on creuse ce sillon ! » L’agence travaille également avec le secteur de l’événementiel qui leur sous-traite la recherche du bon conférencier.
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La force de Sense Agency réside bien sûr dans le large panel des intervenants, environ 300, dans tous les domaines : économie, philosophie, politique, sport… « On n’hésite pas à mettre en avant de jeunes talents, des trentenaires qui sont de vraies pépites ». La partie conseil est largement appréciée par les clients car il faut bien connaître les conférenciers, suivre leur actualité. « On passe notre vie chez Mollat, on achète beaucoup de livres, on assiste aux conférences, on est très vigilants sur la qualité des prestations. » Certains de leurs clients les sollicitent pour une mise en contact avec un nom, d’autres ont un sujet précis et l’agence doit trouver les bonnes personnes, fait ses recommandations, soumet des fiches avec des liens et organise un rendez-vous téléphonique avec chaque intervenant. « Et puis, il y a ceux qui ne savent pas vraiment ce qu’ils cherchent, soupire-t-elle, à nous d’être à l’écoute de l’entreprise et de ses besoins. »
Jusqu’à 50 000 euros
Dans les sujets de préoccupation actuels de leurs clients, celui qui revient le plus est la situation internationale : « il y a beaucoup d’incertitude. Les sociétés reliées à l’international sont dans le chaos, veulent comprendre Trump, comprendre Poutine ». L’autre sujet de préoccupation est l’évolution des métiers avec l’IA. « Et puis il y a les sujets classiques : le leadership, le management, comprendre la génération Z, comment créer une marque d’entreprise. »
Côté rémunération, là aussi le panel est large : elle commence généralement vers 2 000 euros, avec une fourchette moyenne entre 5 000 et 8 000 euros, mais ça peut monter rapidement à 50 000 euros pour les grands noms, les conférenciers américains qui sont les plus chers… L’entreprise qui ne communique pas sur son chiffre d’affaires précise tout de même qu’elle est en croissance de 30 % par an depuis sa création. Avec un staff de sept personnes, l’entreprise emploie aussi les deux filles du couple.
Malgré une concurrence importante, Sense Agency a réussi à tirer son épingle du jeu : « La connaissance des conférenciers est essentielle. On ne les appelle jamais par hasard. C’est ce qui fait notre différence ».
