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Cru classé et Grand Cru : quelles différences ?

Les vins portant la mention « Grand Cru » ou « Cru Classé » font rêver les amateurs du monde entier. On pense instantanément à Bordeaux ou à la Bourgogne mais ailleurs, en France, comme à l’étranger, d’autres classements sont en place. Bordeaux en compile tellement, qu’il est parfois difficile de comprendre ce que ces mentions recouvrent précisément. Tentons ensemble de les démêler !

vin vigne

© D.R.

En Bourgogne et en Alsace

Dans ces régions, la mention reconnue par l’INAO (Institut national des appellations d’origine), désigne des vins issus d’une zone cadastrale précise.

Les appellations Grands Crus en Bourgogne sont au nombre de 33 et ne représentent que le sommet de la production, soit 1 % des vins de la région. Contrairement aux « premiers crus » qui figurent au sein du décret de l’appellation « village », à laquelle ils sont rattachés, les Grands Crus ont chacun leur propre cahier des charges d’appellation.

Alors que les noms des premiers crus sont reliés aux noms de leurs villages d’origine (par exemple le Gevrey-Chambertin 1er cru Clos Saint-Jacques est issu du village Gevrey-Chambertin), les noms des Grands Crus apparaissent seuls sur l’étiquette (sans le nom du village sur lequel ils sont produits, citons par exemple l’appellation Charmes-Chambertin). Ces terroirs classés grands crus sont parfaitement délimités, hiérarchisés et sont « la consécration de l’alchimie qui réunit les trois éléments du terroir et des climats : le sol, le cépage et l’humain » précise le site des vins de Bourgogne.

Il en va de même en Alsace. Le classement n’est pas lié à une propriété viticole en particulier. 51 terroirs délimités selon des critères géologiques et climatiques stricts constituent la mosaïque des Grands Crus d’Alsace. Les vins qui en sont issus représentent environ 5 % de la production régionale.

Cette approche par délimitation géographique a été suivie dans de nombreuses régions viticoles à l’étranger, et parfois depuis plusieurs siècles, chacune s’adjugeant d’avoir « dégainé » en premier une hiérarchisation des terroirs. C’est le cas du vignoble du Chianti dès 1716 qui « bornera » sa région de production, du vignoble du Douro en 1756 qui y ajoutera des critères de production. C’est plutôt avec le virage pris en 1772 à Tokaj en Hongrie qu’on se rapproche le plus du modèle bourguignon.

Le vignoble du Chianti, dès 1716, borne sa région de production

Plus récemment, plusieurs régions françaises se sont penchées sur une classification cadastra…

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