« Sans jeu de mots, en 2025, nous allons booster les choses », s’amuse Aurélien Rey. Entrepreneur bordelais, connu pour avoir fondé la start-up Boby et la brasserie Mira, il est le nouveau directeur général d’Air Booster qui transforme les façades de bâtiments en solutions de chauffage et de refroidissement. Arrivé début janvier, il prend désormais en main la partie commerciale, enjeu du moment pour cette entreprise fondée par Christophe Fourcaud.
Parti seul fin 2019 et désormais rejoint par douze collaborateurs, il avait flairé un potentiel d’activité dans la chaleur accumulée par les façades métalliques des bâtiments quand il y a du soleil. « Restait à valoriser l’énergie de la façon la plus efficace et la moins chère possible », confie-t-il. Ni une, ni deux, Christophe Fourcaud a imaginé un système capable de réchauffer l’air au contact des parois pour chauffer l’intérieur d’un bâtiment et, inversement, rafraîchir un bâtiment de 3 à 5 degrés en été en récupérant l’air frais la nuit. « Cela a nécessité beaucoup de R&D, trois brevets ont été déposés. Mais nous ne faisons que de la low-tech », insiste Christophe Fourcaud.
L’UIMM a installé sur les locaux du CFAI de Bruges la solution R’Booster. © Air Booster
Une activité en BtoB historique
Historiquement, Air Booster a commencé par adresser les professionnels avec la solution « R’Booster » pour les bâtiments neufs et existants. Après un an de production, cinq bâtiments en sont désormais équipés. L’entreprise vient de terminer un projet avec la RATP à Montreuil sur un bâtiment dédié à la maintenance des tramways. Dans la métropole bordelaise, le CFAI de Bruges, qui appartient à l’UIMM, dispose également de cette solution qui permet « quand il fait zéro, de souffler de l’air à 30 degrés. ».
L’idée n’est pas de remplacer le chauffage, « car nous sommes dépendants de la météo », mais d’être complémentaire. « L’objectif est double : réduire la facture de chauffage entre 25 et 80 %, selon la zone géographique et limiter les émissions de gaz à effet de serre », explique Christophe Fourcaud. Neuf solutions sont en cours d’installation selon Air Booster qui revendique 4,5 millions d’euros de projets dans son pipe commercial. Reste à convertir les prospects en clients.
L’objectif est double : réduire la facture de chauffage et limiter les émissions de gaz à effet de serre
Dans le même temps, l’entreprise développe de nouvelles verticales, en BtoB, pour décarboner le séchage agricole, pour le secteur industriel qui utilise de l’air chaud dans ses process et enfin pour convertir de l’air chaud en eau chaude.
La demande pressante du BtoC
Mais, en ce début d’année 2025, Air Booster s’apprête surtout à lancer une solution à destination des particuliers « Solar Boost » dans le cadre d’un codéveloppement avec une autre entreprise girondine, Dal’Alu, spécialiste des solutions aluminium dans l’enveloppe des maisons individuelles. Ce nouveau produit prend la forme d’un panneau en aluminium à installer sur une façade pour réduire de 20 à 25 % la facture de chauffage. Un nouveau brevet a été développé. « Nous avions prévu une commercialisation au troisième trimestre 2025 mais devant les demandes croissantes, nous lançons actuellement les précommandes », annonce Christophe Fourcaud.
Avec ce nouveau produit, Air Booster va aussi, très rapidement, partir à l’international. Un site d’e-commerce sera lancé dans les prochains mois. « Les demandes sont très fortes. Les pays scandinaves sont les plus intéressés », commente Christophe Fourcaud.
15 000 unités d’ici 4 ans
Air Booster débutera la fabrication avec les deux machines dont elle dispose dans ses locaux du Haillan mais pourrait potentiellement avoir besoin d’en acheter de nouvelles pour tenir les cadences voire déménager. L’objectif est de sortir 15 000 exemplaires de ce produit destiné aux particuliers d’ici quatre ans. Sur la solution R’Booster, en BtoB, le prévisionnel prévoit un peu plus de 1 million d’euros de chiffre d’affaires sur 2025.
L’entreprise a levé 1,5 million d’euros auprès de Team for the Planet en 2024 et finalise actuellement un accord avec Bpifrance et ses banques partenaires pour 1,4 million d’euros supplémentaires en non dilutif.
