Couverture du journal du 17/07/2025 Le nouveau magazine

UBB : Laurent Marti garde le cap

Président de l'Union Bordeaux-Bègles (UBB) depuis 2007, Laurent Marti a hissé le club bordelais en haut du rugby français et européen. Après une saison 2023-2024 marquée par une première finale douloureuse, l'UBB connaît cette année un engouement sans précédent avec une hausse de 50 % de ses abonnements particuliers et 100 nouvelles entreprises partenaires. Boosté par cette ferveur, le président Marti souhaite désormais franchir la dernière marche menant au bouclier de Brennus. Rencontre.

Laurent MARTI, président de l'UBB, rugby

Laurent MARTI, président de l'UBB © Louis Piquemil - Echos Judiciaires Girondins

Echos Judiciaires Girondins : Malgré la défaite en finale, l’UBB sort d’une saison 2023-2024 exceptionnelle ?

Laurent Marti : C’est en effet une saison très positive pour l’UBB ! Être en finale du Top 14, une première pour le club, ça ne va pas nous arriver tous les ans. Il faut savoir profiter de cette progression et de tous ces moments forts et de souffrance que nous avons partagés jusqu’à la finale. Enfin, il faut aussi se servir de cette très lourde défaite en finale pour nous aider à mesurer tout le travail qu’il reste à accomplir.

La dernière marche

EJG : Que manque-t-il encore à l’UBB pour franchir cette dernière marche ?

L. M.  : Il manque peut-être encore beaucoup… Je compare ça à une étape de cols de montagne ! Vous passez certaines catégories, mais la dernière est parfois la plus difficile. Ce que nous avons appris, c’est qu’il faut arriver à mieux gérer son effectif tout au long de la saison pour ne pas arriver épuisé en phases finales même si je ne veux pas me réfugier derrière cette excuse. On a été humilié à cause de la fatigue accumulée et qui explique l’ampleur du score mais jamais je ne dirai que l’on a perdu à cause de la fatigue. Nous n’avons pas cette prétention face à un Stade toulousain qui est incontestablement la meilleure équipe au monde.

Il faut arriver à mieux gérer son effectif tout au long de la saison pour ne pas arriver épuisé en phases finales

EJG : Au-delà du côté sportif, en tant que dirigeant, y a-t-il encore des évolutions à apporter dans votre organisation pour progresser ?

L. M.  : Bien sûr ! J’ai eu la chance de jouer pendant une saison avec les Reichel (équivalent de la catégorie espoirs aujourd’hui) du Stade toulousain qui trustaient déjà les titres, et ce, depuis déjà plusieurs années. Cela montre bien tout le chemin à parcourir pour un club comme l’UBB qui est reparti du fond de la ProD2 il y a seulement 17 ans. Je fais surtout partie de ces gens qui, en sport comme en entreprise, s’inspirent de la réussite des autres. Le Stade toulousain, comme le Leinster ou l’Afrique du Sud, sont des modèles et il faut puiser partout les raisons du succès pour continuer à grandir. C’est la même chose que dans le monde de l’entreprise. Pourquoi certains de nos concurrents font mieux que nous ? C’est ça qui nous aide à progresser.

EJG : Dans un club, le lien entre le président et son manager (ici Yannick Bru) est une des clés de la réussite ?

L. M.  : C’est hyper important ! Si on prend l’image de l’avion, on est deux à piloter dans la cabine avec la responsabilité de tous ceux qui sont derrière. Bien sûr, chacun a son rôle, mais quand on est deux dans une cabine de pilotage, il vaut mieux bien s’entendre.

EJG : Dans cette nouvelle saison qui a démarré début septembre, il était important de bien débuter pour oublier la défaite en finale ?

L. M.  : Je peux comprendre que les gens craignaient que nous ayons des séquelles après la gifle reçue. En interne, je ne me suis vraiment jamais inquiété de la manière dont on allait rebondir car dès le dimanche après la finale, j’ai préparé la réunion du lundi avec Yannick Bru pour se projeter sur la nouvelle saison. Pour le premier match cette saison, à domicile contre le Stade français (victoire 46-26), ce qui me tenait à cœur c’était de montrer que notre victoire en demi-finale contre ce même adversaire n’était pas volée comme certains l’ont laissé penser.

Laurent MARTI, président de l'UBB, rugby

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Trouver un équilibre entre les jeunes joueurs et les plus expérimentés

EJG : Quels sont les objectifs fixés cette saison ?

L. M.  : Aucun ! Nous n’en avons pas parlé avec Yannick et av…