L’entrepreneuriat c’est son choix ! Et quand Laure Lagarde a annoncé à sa famille qu’elle quittait son poste de responsable industrielle en aéronautique pour lancer sa marque de taies d’oreiller en soie, sa famille est restée, dans un premier temps, interdite. Pourtant, cinq ans plus tard, Emily’s Pillow, son entreprise d’e-commerce, se porte bien !
En 2019, après 10 ans chez Airbus, Laure Lagarde « tourne en rond ». En congés maternité, elle commence à réfléchir pour s’investir dans un projet : « Je savais que je voulais faire du e-commerce car ça répondait à un certain nombre de critères de liberté géographique et temporelle. » Souffrant elle-même d’alopécie, elle recommandait les taies d’oreiller en soie à tout son entourage. Lui vient alors l’idée de développer sa propre marque.
Un secret de beauté
« C’est un véritable secret de beauté, commente-t-elle, qui préserve à la fois les cheveux et la peau. » Douce et confortable, la taie d’oreiller en soie évite en effet « l’électricité statique, les nœuds et les fourches tout en régulant l’excès de sébum pour des cheveux hydratés et brillants. Les fibres de soie, riches en protéines et acides aminés, préviennent également l’apparition de rougeurs et de boutons, et favorisent une hydratation optimale de la peau », assure-t-elle.
Venant du milieu industriel, elle trouve rapidement des fournisseurs, teste plusieurs qualités, organise son premier shooting photo dans son studio à Paris et lance Emily’s Pillow en février 2020 ! Avec deux formes (carré et rectangulaire) et huit couleurs, le concept séduit. Dès le premier mois, elle reçoit pour 10 000 € de commandes. Un élan freiné par l’annonce du premier confinement…
50 000 pièces par an
Laure Lagarde avait alors lancé une campagne de pub sur les réseaux sociaux qu’elle met en suspend et relance au bout d’une semaine, « là, c’est reparti comme jamais ! », se remémore-t-elle. Confinée en famille chez ses parents à Arsac, elle reçoit les taies de son fournisseur chinois : « En Chine, ils étaient confinés par village, et dans le sien tout le monde pouvait travailler. Ce n’est qu’en mars/avril 2022 que tout a été fermé ».
Réception des colis, pub, prise et expédition des commandes, SAV, toute la famille met la main à la pâte ! Au bout de quelques mois, elle et son mari décident de s’implanter à Arsac : « L’entreprise s’est structurée et a dépassé le million d’euros de chiffre d’affaires en 12 mois. Il est actuellement de 1,5 million, soit plus de 50 000 pièces par an ».
Production en Chine et en France
L’entreprise poursuit son développement : « nous recrutons, annonce Laure Lagarde, et nous devenons plus pertinents sur la stratégie digitale et marketing. Notre ambition est de devenir la première marque française de taies d’oreiller en soie ». L’entreprise compte huit salariés (quatre en CDI et quatre alternants) ainsi que des stagiaires et vient de s’installer dans de nouveaux locaux dans le quartier Sainte-Croix.
« Je conserve une partie de la production à côté de Shanghai qui a un savoir-faire ancestral de la soie »
La dirigeante ambitionne également de se développer à l’international, en Europe et aux États-Unis comme « marque française de linge de lit en soie ». La soie vient de Chine, où elle fait également produire une partie de ses produits, l’autre partie étant fabriquée dans l’atelier Vanderschooten à côté de Lille. « J’ai souhaité réserver une partie de la production en France, mais je conserve une partie aussi à côté de Shanghai qui détient un savoir-faire ancestral de la soie. Le prix n’est pas le même, mais la qualité oui. C’est au consommateur de choisir s’il veut apporter de la valeur localement. » La production « Made in France » concerne 15 % des commandes. Pour limiter son impact environnemental, toutes les teintures sont 100 % végétales et la marque n’utilise pas d’emballage plastique.
Atelier de broderie
Laure Lagarde ne manque pas de projets. La gamme s’est élargie : des taies en 12 coloris, des draps, kimonos, pyjamas, masques de sommeil, oreillers biface en lin et soie. Elle est en train de monter un atelier de broderie qui permettra de personnaliser les taies d’oreiller. Elle s’investit également dans des collaborations comme celle lancée en mai avec la marque de lingerie Simone Pérèle. Vendues sur le site et sur différentes marketplaces, les taies d’oreiller sont également disponibles dans une quarantaine de boutiques.